« Dire que le mariage peut s’adapter au couple homosexuel est une erreur. Le mariage civil est une organisation juridique visant à donner un cadre et une protection pour les enfants. Or, à ma connaissance, les homosexuels n’ont pas la possibilité de faire des enfants. Je suis donc opposé au mariage homosexuel. »
Le Figaro, 17 mai 2004
« J'y ai beaucoup réfléchi et [je] suis opposé [au mariage et à l'adoption]. (...) C'est clair et précis. Le modèle qui est le nôtre doit rester celui d'une famille hétérosexuelle : les enfants ont besoin d'un père et d'une mère. [Mais je suis] profondément hostile [à toute forme de discrimination]. Les homosexuels ne doivent pas en subir. C'est pourquoi je suis partisan de l'égalité sur le plan financier. [Il faut] créer un système qui, sur le plan fiscal, patrimonial et successoral, garantisse l'égalité entre un couple hétérosexuel et un couple homosexuel. »
Le Figaro Magazine, 2 septembre 2006
« Je suis prêt à faire un pas de plus. Ce contrat civil pourrait faire l'objet d'une cérémonie en mairie. [Je propose un] contrat d'union civile, [pour les couples homos, qui] garantirait l'égalité des droits successoraux, sociaux et fiscaux. »
Université d'été 2006 de l'UMP, 2 septembre 2006
« Les nouvelles formes de familles constituent un sujet important et parfois polémique au sein de notre société. L’homoparentalité fait débat parmi nos concitoyens car elle concerne au premier chef les enfants, dont il nous appartient d’assurer le bien-être et de protéger les intérêts en tant que parent mais aussi en tant que responsable politique.
Pour ma part, je n’ai aucun doute sur la sincérité et la réalité de l’amour homosexuel et sur la nécessité d’aligner un certain nombre de droits et devoirs entre les couples hétérosexuels et homosexuels. C’est pourquoi, je me suis particulièrement attaché à ce que figure dans mon projet, l’Union, contrat qui serait signé en mairie et conférerait aux couples, l'égalité en matière de droits successoraux, fiscaux et sociaux. Ce contrat constituerait une réelle avancée pour notre pays en matière de conjugalité.
Je sais que certains d’entre vous considèrent que ce contrat ne va pas assez loin et souhaiteraient qu’il intègre également la filiation. Je sais aussi, même si les chiffres divergent selon les sources, que le nombre d’enfants élevés par deux personnes de même sexe s’élève à plusieurs dizaines voire centaines de milliers et qu’ils aimeraient que la République les reconnaissent en tant que tels. Mais, je veux que ces enfants et leur famille comprennent que cette question doit être traitée sereinement. Le travail réalisé par l’APGL donne des outils pour aller dans ce sens. J’estime pour ma part que c’est un sujet aux implications nombreuses et qu’il faut donc prendre le temps nécessaire à la réflexion avant de s’engager dans des réformes d’importance.
Pour autant, je connais bien les problèmes quotidiens auxquels vous êtes confrontés. Il me semble donc indispensable que notre pays intègre le fait que les familles sont désormais plurielles et qu’elles incluent de plus en plus souvent, des tiers de confiance, le beau parent bien souvent. Or, l’implication de ces personnes n’est pas reconnue. Les familles recomposées font ainsi régulièrement face à de nombreuses difficultés, au détriment souvent des enfants. C’est pourquoi je pense que leur relation affective doit pouvoir être protégée afin, d’une part, de faciliter la vie quotidienne de ces familles et, d’autre part d’assurer le maintien du lien entre l’enfant et le tiers, notamment en cas de séparation. Sur ces questions, je suis sensible aux propositions que porte le Défenseur des enfants et GayLib notamment en matière de mandat d’éducation ou de convention de partage de l’autorité parentale.
J’estime que ces propositions constituent des avancées significatives pour notre pays et pour nos familles. Il ne s’agit pas là de positions démagogiques de circonstance et je ferai ce que je vous propose.
Lettre de Nicolas Sarkozy à l'APGL à l'occasion de son débat sur l'homoparentalité, le 3 février 2006
« Je veux défendre les minorités parce qu'elles ont des droits, mais je ne veux pas accabler la majorité. Je n'accepte pas qu'on me dise homophobe parce que je refuse l'adoption par les couples homosexuels. Chacun a le droit d’avoir son opinion, la vôtre est éminemment respectable. Vous avez fait témoignage de la situation qui est la vôtre, c’est votre droit le plus absolu. C’est mon droit aussi de considérer que le mariage, c’est l’institution familiale qui permet d’avoir des enfants. (...)
Alors venons en à la question de l’amour homosexuel. Premièrement je suis le ministre des Finances qui a garanti par le pacs l’égalité fiscale entre les couples homosexuels et les couples hétérosexuels. Deuxièmement sur l’amour homosexuel. Cet amour s’inscrit dans la durée, et cet amour comme tous les amours, ce qui est la différence entre l’amour et le désir, doit avoir une existence sociale. Quelle est la caractéristique… Pardon, mais je vais prendre deux minutes, car c’est un sujet qui me tient très à cœur. Quelle est la différence entre l’amour et le désir ? L’amour s’inscrit dans la durée et veut s’exprimer. Je t’aime, tu m’aimes, on veut que tout le monde le sache. J’ajoute que l’homosexualité comme l’hétérosexualité, c’est une part d’identité, je n’ai pas fait le choix de l’hétérosexualité, je suis né hétérosexuel, vous faites le choix de révéler votre homosexualité, mais je ne pense pas que vous l’ayez décidé… Enfin pardon, j’essaie, parce que ce sont des sujets très intimes et très personnels.
Mais allons jusqu’au bout des choses. En réfléchissant à cette question difficile, je me suis dit comment peut-on garantir aux homosexuels la réalité d’un amour qui s’exprime socialement. J’ai donc proposé — ce qui est la première fois qu’un homme politique de droite propose cela —un contrat d’union civile en avec une cérémonie Monsieur en mairie. Ce qui est quand même autre chose que le pacs au greffe sinistre du tribunal d’instance puisque que comme vous le savez peut-être êtes-vous pacsé, le pacs est un papier qu’on signe pas du tout en mairie, au greffe du tribunal d’instance. (...) J’ai proposé une cérémonie en mairie , un contrat d’union civile , les mêmes droits fiscaux, les mêmes droits successoraux, les mêmes droits patrimoniaux que les couples hétérosexuels. (...)
[Mais pas le mariage] parce que c’est ma conviction profonde. Je pense qu’une famille protégée par le contrat de mariage, c’est la question de l’adoption des enfants. Si on accorde le mariage, si on dit le mariage hétérosexuel et le mariage homosexuel, c’est le même, cela veut dire qu’on s’apprête à reconnaître la possibilité pour les couples homosexuels d’adopter des enfants et on donne alors à la société une image de la famille qui n’est pas celle que je souhaite que l’onde donne.
Voilà, je ne prétends pas que j’ai raison, ce sont des convictions très profondes que j’ai en moi, vous en avez d’autres, je les respecte. Je ne vous accuse pas de ne pas aimer les hétérosexuels parce que vous défendez cette position, je vous serais reconnaissant de considérer que je ne suis pas homophobe. (...)
Pour être très honnête avec vous j’ai beaucoup hésité, sur cette question-là. Pourquoi j’ai hésité Monsieur, aussi étonnant que ça puisse vous paraître ? J’ai hésité parce que je sais qu’il existe un certain nombre de dizaines, peut-être de centaines de milliers de couples homosexuels qui sont déjà avec des enfants qu’ils ont adoptés. Mais vous conviendrez que c’est une chose d’avoir une réalité factuelle qui est celle qu’elle est, et c’en est une autre pour la société de dire que la famille, c’est deux papas ou deux mamans, ou un papa ou une maman.
L’amour homosexuel est aussi sincère que l’amour hétérosexuel, et il n’y en a pas un qui est plus important que l’autre, naturellement. Mais la famille, c’est fait pour protéger et pour élever des enfants. Et si je suis élu président de la République, je veux que les choses soient très claires de ce côté-là, c’est cette idée de la famille que je défendrais, en reconnaissant aux homosexuels de notre pays les mêmes droits fiscaux, sociaux et patrimoniaux. D’ailleurs vous savez parfaitement bien que y a beaucoup d’homosexuels qui ne réclament pas le mariage, qui ne réclament pas l’adoption. C’est moins simple que ce que vous semblez présenter. »
J'ai une question à vous poser, TF1, 5 février 2007
Merci à l'
Inter-LGBT pour la transcription