"Ce n'est être ni homophobe, ni réactionnaire, que d'estimer que des opinions réservées sur le mariage homosexuel sont légitimes et respectables. (...) S'il s'agit d'améliorer un contrat civil pour une égalité des droits (...), oui. S'il s'agit d'une confusion des repères et d'une provocation injustifiée des convictions familiales et religieuses, non."
Le Monde, 13 mai 2004

"Je me suis toujours refusée à instrumentaliser les questions de société pour faire "dans le coup". Il faut donc procéder avec tact et doigté. Plusieurs pays ont avancé. À l'heure actuelle, ma réflexion est celle d'une mère : quel parent pourrait, quelles que soient ses convictions religieuses, s'opposer au bonheur de son enfant si c'est son choix ? La loi doit pouvoir créer cette union en mairie pour permettre à chacun de construire librement sa vie, à égalité de droits et devoirs. (...)[Je préfère] le mot union à celui de mariage pour ne pas bousculer les repères traditionnels, la famille c'est un père et une mère. Mais le débat aura lieu."
Le Parisien/Aujourd'hui en France, 23 février 2006

"[L'union] sera dans le projet du PS. (...) Reste la façon de l'envisager dans une réforme qui doit réunir une majorité de Français, respecter les opinions et ne pas faire l'objet d'une instrumentalisation politique. Chacun a le droit de construire sa vie privée comme il l'entend…"
La Dépêche du Midi, 15 mai 2006

"Il faut que la loi le permette (le mariage homosexuel), mais sans l'imposer comme norme."
"À partir du moment où on reconnaît la famille homoparentale comme une famille, cette famille a le droit de concevoir un projet familial [...] Si un homosexuel peut adopter seul, pourquoi un couple homosexuel ne pourrait pas le faire? Les fondements juridiques sont là. On peut franchir le pas de la reconnaissance de l'homoparentalité sur la base de la qualité du projet familial. (...)Je comprends la revendication exprimée par les homosexuels sur le mariage parce qu'elle s'inscrit dans le cadre plus large de la lutte contre les discriminations. Cette revendication d'égalité des droits me semble cohérente avec l'émergence de libertés nouvelles. Chacun doit pouvoir construire sa vie avec dignité, avec des règles claires, qui s'appliquent à tous. Je pense toujours que le mot union est juste, qu'il correspond plus à la réalité. Pour autant, j'ai bien conscience du symbole: si on parle seulement d'union, on va dire qu'il s'agit d'un sous-mariage. Si ce n'est pas le même mot, on dira que ce n'est pas vraiment l'égalité des droits. L'ouverture du mariage aux couples de même sexe est dans le projet du PS. Le débat aura lieu, et si une majorité de gauche est élue, elle votera un texte mettant en application ce projet."
Têtu, juillet-août 2006

"Pour ce qui est du PACS, que je considère comme un statut du couple à préserver et améliorer, je partage bien sûr les orientations du projet socialiste qui prévoit explicitement sa réforme en matière d’inscription à l’état civil, de régime des biens, de droits sociaux, de droit au logement et de droits de succession. Et, dans la continuité de la proposition de loi déposée le 28 juin dernier par le groupe socialiste à l’Assemblée nationale, le mariage sera ouvert aux couples de même sexe, réalisant ainsi l’égalité des droits et des devoirs. Quand je parle de République du respect, cela en fait partie car chacun doit pouvoir construire sa vie avec dignité, en fonction de règles claires, qui s’appliquent à tous.
Sur l’adoption, ma position est également claire : en ma qualité de ministre de la famille, j’ai reconnu officiellement l’Association des Parents et futurs parents Gays et Lesbiens et permis, par la loi du 4 mars 2002 relative à l’autorité parentale1, le partage de cette autorité entre des parents de même sexe. La famille homoparentale a ainsi émergé peu à peu en tant que telle dans les représentations même s’il reste aujourd’hui du chemin à accomplir. Ce qui importe, en matière d’adoption, c’est que l’intérêt de l’enfant soit préservé par la qualité du projet familial et les homosexuels doivent, comme les hétérosexuels, avoir la possibilité de faire valoir la qualité de leur projet familial dans le cadre de la procédure d’adoption.
Le mariage, l’adoption, mais aussi l’amélioration du PACS, sont dans le projet socialiste : le débat aura lieu et une majorité de gauche votera un texte les mettant en application.
Réponse de Ségolène Royal aux questions d'Homosexualité et Socialisme

"87- Garantir l’égalité des droits pour les couples de même sexe"
Pacte Présidentiel de Ségolène Royal, téléchargeable sur Désir d'Avenir

1. : Le dispositif de la loi du 4 mars 2002 relatif au partage de l'autorité parentale constitue en effet un premier pas vers un meilleur équilibre entre les parents biologiques et le « parent social ». Cependant, le juge conserve la possibilité de ne pas accorder ce partage de l'autorité parentale, notamment à la compagne de la mère biologique. Cela peut avoir des effets néfastes pour l'enfant puisque le juge peut par une telle décision le priver de la possibilité d'avoir un second repère parental et cela pose aussi des problèmes pratiques, par exemple dans le cas où le « parent social » doit accompagner l'enfant lors d'une sortie du territoire ou pour une intervention médicale. A ce titre, il est nécessaire de réfléchir à une reconnaissance juridique et sociale des deux parents, dans l'intérêt de l'enfant et de la structuration de la famille.
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Love makes a family Gay Pride Parade, Market St., San Francisco, Ca., USA, 26 juin 2005